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Digressions
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Onze mille vierges L’autre jour, après un coït apéritif furtivement pratiqué avec ma voisine pendant que ma femme était partie faire les courses, je décidai de surfer sur un site porno, histoire de me changer un peu les idées. Que voulez-vous ? Aussi paradoxal que cela puisse paraître, il m’est plus facile de grimper ma voisine pendant que ma femme remplit le frigo, que l’inverse. Ma voisine refuse catégoriquement de faire mes courses. La barbarie gagne chaque jour du terrain : les gens sont de moins en moins serviables. Ils font drôlement bien les choses, les webmasters de sites pornos ! Ils classent les saynètes en fonction de la catégorie de « fantasmes » qu’elles sont censées satisfaire : blondes, brunes, seul, à deux, à trois, à plus, jeunes, vieux, malades, pas beaux, ongles incarnés, mal coiffés, Rambo, Zorro, etc. La liste est longue comme un jour sans pain. Il y a même des catégories qui doivent se chevaucher (jusqu’ici, tout est normal !) car il faudra expliquer au grand naïf que je suis parfois, la subtile nuance entre « swingers » (échangistes en anglais) et « group sex », qui se passe, a priori, de traduction… Quelle ne fut pas ma stupeur d’apercevoir en fin de liste, classement alphabétique oblige, une catégorie « Romantic ». Z’avez bien lu, braves gens et je jure ici que je n’invente rien. Le porno nouveau est arrivé… Romantique ! Jouer les père-la-pudeur ou les moralistes me convient aussi bien qu'endosser une panoplie de Drag Queen, pour un évêque. Oui braves gens, il m’est arrivé de mater des films pornos. C’est moins original que traverser l’Atlantique à la rame, je vous l’accorde. J’assume tout, toujours. Mais sans fausse pudeur et au risque de me démarquer un peu de ma vile condition de mâle primaire, je ne suis pas du tout fanatique du genre. Le cinéphile que je suis considère quelques très rares pépites tournées à la charnière des années 70 et 80 comme des films à part entière, car ils bénéficièrent du privilège d’explorer avec de vrais moyens techniques et financiers un genre nouveau pour l’époque, fraîchement légalisé par les pouvoirs publics. Je tiens d’ailleurs cette courte liste à la disposition de quiconque souhaiterait se faire une idée, à défaut de parfaire sa culture. Bien que je reste convaincu qu’on peut parfaitement continuer à vivre décemment en restant dans cette ignorance ! D’une manière générale, je laisse les documentaires sur l’andrologie, la gynécologie ou la proctologie à ceux qui en ont vraiment besoin. Vous verrez qu’au rythme où le « genre évolue », le compte- rendu en images de la prochaine coloscopie de ma belle-mère pourra bientôt être exploité par Marc Dorcel. Malgré ma largesse d’esprit, mon ouverture, ma tolérance, ma quasi-absence de tabous sur bien des questions, jamais ne me serait venue à l’esprit un jour l’idée incongrue d’assimiler pornographie à romantisme : deux concepts qui me semblent aussi faciles à associer qu’un bœuf en daube et un Monbazillac. Certains de mes contemporains vraiment, ne doutent plus de rien. O tempora O mores ! Bonne journée. |
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a Digressions impertinentes sur la société, la vie et ses rôtis de veau.
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