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 © Tous les textes et les dessins appartiennent à leurs auteurs ne pas s'en servir sans permission manuscrite (pour la plupart ils cherchent du boulot, pensez à eux, écrivez-nous)


Digressions
de Jean Menchassech

Elu meilleur coup par un jury spécialisé de femmes battues

La musique du diable

Salut les gens,

J’adore le blues. Connaissez-vous ce truc venu du fin fond des tripes de mecs qui en bavaient des ronds de chapeaux dans les champs de coton ? Oui, c’est mon cliché du samedi matin. Si ça ne vous plaît pas, z’avez qu’à lire autre chose.

Le blues était considéré comme « La musique du diable », parce qu’il évoquait explicitement entre autres, le sexe, les femmes et l’alcool. Musique définitivement reniée par des emmanchés de blancs en perdition sous l’insigne du White Power, bons puritains sous tous rapports qui à l’occasion, ne dédaignaient pas dissimuler la puanteur de leurs âmes sous de grands chapeaux pointus, turlututu. Eux, dignes représentants de la race blanche dont certains enfants avec de bonnes têtes de fin race consanguine, savaient à peine gratter un banjo tout droit sorti de « Délivrance ». C’est vrai que pendre ou brûler un nègre le samedi soir devait bien égayer les soirées dans les chaumières.

Chanteur à la guitare - illustration Gaston Poulet

Oui, vraiment, j’aime le blues. Ca conserve. J’ai vu BB King il y a longtemps, à Paris. Il était déjà vieux mais j’ai rarement vu un mec dégager autant de choses sur une scène. Grand génie. Normal, né un 16 septembre, comme moi.

Et puis le blues, pour le gratteux gâteux que je suis, ce n’est pas trop dur : tu travailles un peu la gamme pentatonique le soir au lieu de mater Dr House et te voilà au bout de quelques mois, en habit de lumière à émerveiller l’assistance d’une soirée choucroute à Mezytou dans le Poitou, à condition que l’acoustique de la salle y soit favorable et le bassiste pas trop ivre, ce qui n’est jamais le cas. Alors mes concerts, je les fais chez moi : « seul mais peinard », comme disait Léo Ferré, seul anar de ma connaissance né à Monaco. Merci Google, décidément… Merci !

J’établis souvent une comparaison entre le blues et le rap : mode d’expression musical d’un profond malaise. Mais je n’aime pas le rap, rien à faire. Trop saccadé, pas assez musical… « C’est fait à la presse hydraulique », dit Laurent Gerra dans un de ses rares accès de lucidité. Je préfère les vestes à paillettes aux manteaux de fourrure, les guitares aux boites à rythme, les chapeaux de paille aux casquettes portées à l’envers. Question de style, certainement.

D’autant plus que les bluesmen ne se sentent pas obligés de se conduire comme des abrutis dans la vie courante. N’est-ce pas Didier M. ? Tu n’es qu’un sale con et je n’aime pas ta musique. Je n’aime pas tes textes. Je n’aime pas ce que tu veux représenter et la manière dont tu gères une notoriété que tu ne mérites pas, rebelle de pacotille qui prétend dénoncer un système qui t’a eu jusqu’au trognon. L’ultime question que je me pose est la suivante : es-tu trop bête pour t’en rendre compte ou assez intelligent pour faire semblant de ne pas l’avoir vu et duper ton monde ? Ne te presse pas pour répondre, je m’en moque éperdument.

Pot de peinture - dessin de Gaston Poulet©

Allez, une fois n’est pas coutume, je vous insère un lien. Robert Johnson, vous connaissez ? Mort empoisonné pour une sombre histoire de rivalité amoureuse !

Ah les femmes… Vraiment, le blues, c’est la musique du diable.

© Jean Menchassech

 

 Vos commentaires

 

  • C'est pas le blues, mais la blouse que je mets - (Mlle Sophie, maîtresse des écoles)
  • Moi aussi j'aime la musique - (Jean-Georges Paulus)

 

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